quels sont les risques liés au diabète gestationnel ?

Quels sont les risques liés au diabète gestationnel ?

Le diabète diagnostiqué chez une femme enceinte, encore appelé diabète gestationnel ou diabète de grossesse est une élévation du taux de sucre dans le sang. Son apparition est liée à certaines modifications hormonales qui surviennent pendant la grossesse et généralement cela disparait après l’accouchement.

Le diabète gestationnel peut entrainer dans de rares cas des complications sévères. Son impact sur la santé de l’enfant et de la mère n’est donc pas à négliger. Quels sont ses causes, ses symptômes, et comment effectuer un traitement ? Quels dangers pour la maman ? Quels sont les risques pour le bébé ?

Le diabète gestationnel, qu’est-ce que c’est ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le diabète gestationnel est considéré comme un trouble de la tolérance glucidique entrainant une hyperglycémie sévère ou non, diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse. La gravité de cette hyperglycémie varie d’une femme enceinte à l’autre. Ainsi, le diabète gestationnel se développe au cours du 2e trimestre de la grossesse et disparait généralement quelques mois après l’accouchement.

En effet, au tout début de la grossesse on assiste à une hypoglycémie chez la femme enceinte, traduite par des baissent du taux de glucose dans le sang au réveil et pendant la nuit. Cela s’explique par la sensibilité particulière de l’organisme à l’insuline. Au cours de la grossesse, plus particulièrement pendant la moitié du deuxième trimestre, la situation s’inverse, car le placenta sécrète d’importantes quantités d’hormones pouvant provoquer une insulino-résistance. Cette dernière qui est une résistance des cellules à l’insuline entraîne l’apparition d’une hyperglycémie traduite par l’accumulation du sucre dans le sang. On dit alors que par nature la grossesse est en elle-même diabétogène, car elle provoque une importante modification de l’équilibre hormonal de la femme.

L’insuline étant une hormone sécrétée par le pancréas et qui est dite hypoglycémiante, elle permet de baisser le taux de sucre dans le sang. Ainsi, lorsque le pancréas n’est pas défaillant, il secrète d’avantage d’insuline pendant la grossesse afin de régulariser la glycémie. Mais dans le cas d’une déficience de l’organe, ce dernier n’arrive plus à sécréter assez d’insuline pouvant compenser l’insulino-résistance créée par les hormones produites par le placenta. On assiste alors à des moments d’hyperglycémie après les repas, à jeun puis à un diabète gestationnel. Un dépistage est de ce fait proposé entre la 24e et 28e semaine d’aménorrhée afin de contrôler votre taux de glycémie.

Durant la grossesse, vous pourrez souffrir de deux principaux types de diabète :

  • le diabète gestationnel ;
  • et le diabète prégestationnel.

Le diabète gestationnel qui est causé par la fluctuation d’hormones de la grossesse, il disparait naturellement après l’accouchement. Mais lorsque ce dernier persiste après la naissance de votre enfant, il s’agit généralement d’un diabète de type 2 préexistant et dévoilé par la grossesse. C’est pourquoi il est important de refaire un test de glycémie après l’accouchement pour dépister un éventuel diabète chronique.

Le diabète prégestationnel quant à lui est un diabète existant avant la grossesse. Il est connu de la femme qui sait qu’elle souffre d’un diabète de type 1 ou de type 2 et de ses professionnels de santé. On parle dans ce cas, de grossesse survenue chez une femme diabétique.

Tout comme avec le diabète chronique, le diabète gestationnel peut parfois passer inaperçu, car ne présentant aucun symptôme. Par contre, lorsqu’il se manifeste ces symptômes sont similaires à ceux des autres types de diabète. Nous avons une fréquente envie d’uriner, une soif intense, une sensation de malaise, de la fatigue et autres qui peuvent à leur tour se confondre aux maux classiques de la grossesse.

Il est important de noter qu’en maintenant une alimentation équilibrée et en pratiquant une activité physique régulière, vous pourrez réduire le risque de développer un diabète de type 2 avant ou au cours de votre grossesse.

Les facteurs de risque du diabète gestationnel

diabète gestationnel 2

Les facteurs de risques du diabète gestationnel sont divers. On peut énumérer parmi les plus courants :

  • l’obésité ou le surpoids ;
  • la sédentarité ;
  • une alimentation déséquilibrée ;
  • le manque d’activité physique ;
  • des antécédents de diabète gestationnel lors d’une grossesse précédente ;
  • des antécédents familiaux de diabète (parents ou frères et sœurs) ;
  • des antécédents de macrosomie fœtale ;
  • des antécédents liés au syndrome des ovaires polykystiques ;
  • et l’âge supérieur à 35ans.

Toutefois, une jeune femme qui n’est ni en surpoids, ni obèse peut toujours développer un diabète gestationnel. Cela peut être dû à un dérèglement hormonal.

Lorsque vous présentez un de ces facteurs de risques, il vous sera automatiquement proposé un test de dépistage du diabète gestationnel. En fonction du stade de la grossesse, vous pourrez avoir un test de glycémie à jeun et/ou un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale.

Le test de la glycémie à jeun s’effectue généralement au premier trimestre de grossesse ou avant la grossesse. Il consiste en une prise de sang après un jeûne de 10 à 12h. Le résultat est normal lorsque la glycémie est inférieure à 0,92 g/l. Dans le cas contraire, lorsque le résultat est supérieur à cette valeur, cela peut présager un diabète gestationnel.

Le test d’hyperglycémie provoquée par voie orale est proposé entre la 24e et 28e semaine d’aménorrhée. Elle consiste à mesurer le taux de sucre dans le sang 1h et 2h de temps environ après avoir pris une boisson ou un aliment contenant 75 g de glucose. Ainsi, s’il est constaté après mesure une glycémie supérieure ou égale à 1,80 g/l au cours de la première heure et une glycémie supérieure ou égale à 1,53 g/l pendant la deuxième heure après l’ingestion de glucose, le diagnostic de diabète gestationnel est confirmé.

Les risques liés au diabète gestationnel pour la mère

Les complications liées au diabète gestationnel chez la mère sont nombreuses. Pour la plupart du temps, on observe un risque très élevé d’un accouchement par césarienne, d’un accouchement prématuré ou des complications rénales. La complication la plus grave et la plus fréquente est la survenue d’une prééclampsie causée par une élévation de la pression artérielle qui peut être associée à la prise de poids et à l’apparition des œdèmes.

Dans ce cas, une surveillance médicale doit être effectuée pour éviter des complications comme les troubles de la coagulation, le retard de croissance du fœtus, le décollement du placenta ou une insuffisance rénale. Aussi, le risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse est 7 fois plus élevé après un diabète gestationnel. Après l’accouchement, la glycémie sera surveillée afin de vérifier que le diabète disparait.

Les risques du diabète gestationnel pour le bébé

Lorsque le diabète n’est pas traité, le bébé risque plusieurs complications. La plus fréquente reste la macrosomie fœtale qui se traduit par un poids de naissance supérieure à 4 kg et une croissance plus importante du bébé. Elle est due à l’excès de glucose présent dans le sang, qui traverse le placenta et passe chez le fœtus en accélérant sa croissance pondérale. Cet état de choses peut entrainer des difficultés au cours de l’accouchement avec la nécessité d’avoir recours à des techniques instrumentales (spatules, ventouses, forceps).

Cette extraction est réalisée sous anesthésie locale ou générale, péridurale. D’autres complications sont possibles telles que la détresse respiratoire du nourrisson, le risque de développer plus tard un diabète de type 2. Dans les cas les plus sévères, il y a le risque d’une mort fœtale in utero. Après sa naissance, le risque principal pour votre bébé est l’hypoglycémie, puisqu’il a été soumis toute la grossesse à un apport important de sucre.

Ce risque est très important, car n’ayant plus cet apport d’origine maternelle, il est incapable de réguler son taux de sucre dans le sang et présente souvent une chute de la glycémie. Sa glycémie sera donc surveillée même en l’absence de signes cliniques d’hypoglycémie, juste avant la première tétée et à partir de la 2e tétée. Des prélèvements d’une goutte de sang sur une bandelette seront également réalisés pendant les premiers jours après sa naissance pour doser sa glycémie. Au cas où les anomalies dans les taux de glycémies persistent, cela sera corrigé par un traitement particulier qui consiste en une alimentation précoce et rapprochée du nouveau-né.

Le prévention et traitement du diabète gestationnel

Le traitement de la femme enceinte diabétique est nécessaire pour éviter de grandes variations du taux de sucre dans le sang. La pratique d’une activité physique régulière par exemple la natation, la marche, la gymnastique douce est conseillée chez la femme enceinte en l’absence de contre-indication afin de réguler la glycémie. Mais il est nécessaire de consulter votre médecin avant de débuter une activité sportive.

Certaines mesures hygiénodiététiques sont proposées à la future mère lorsqu’il s’agit de diabète gestationnel : un régime hypoglucidique, le calcul des rations caloriques afin de répartir la prise de glucides et atteindre l’équilibre glycémique. Si une semaine après la mise en place des mesures hygiénodiététiques, la glycémie demeure élevée, un traitement par insuline peut s’avérer nécessaire. Il reste le moyen le plus sûr de contrôler la glycémie, car permettant de réguler le taux de sucre dans le sang. Sa seule contrainte demeure dans le nombre d’injections que vous aurez à faire chaque jour. Mais, il est important de noter que l’emploi des antidiabétiques oraux très peu prescrit à la femme enceinte reste également une alternative.