Hyperfertilité

Hyperfertilité : le sujet tabou qui sort de l’ombre

Faire un enfant avec une facilité désarmante : le rêve pour certaines femmes mais le cauchemar d’autres qui ont alors la sensation de ne pas maîtriser leur corps et de ne pas pouvoir en parler, de peur de se faire rabrouer. Zoom aujourd’hui sur l’hyperfertilité, une angoisse tabou qui commence à peine à se faire entendre.

Qu’est ce que l’hyperfertilité ?

En parler, ne pas en parler ? Mythe ou réalité ? L’hyperfertilité désigne la propension qu’ont certaines femmes à tomber enceintes très rapidement par rapport à la moyenne, y compris sous contraception. Le sujet peut faire doucement sourire, voire donner envie à certaines, et pourtant il est une source de véritables angoisses quotidiennes pour celles qui en souffrent.

En effet, ce mal n’est pas reconnu par la médecine, encore moins comme une pathologie, et n’a fait l’objet d’aucune étude ni recherche. Certaines femmes tentent d’en parler mais se font rapidement remettre à leur place lorsqu’elles tentent d’aborder ce sujet délicat. D’un côté, des médecins qui accusent madame de ne pas bien gérer ses méthodes de contraception ou d’avoir « la chance de tomber facilement enceinte ». De l’autre, les couples (de plus en plus nombreux) qui ont du mal à avoir des enfants. Pour ces derniers, l’hyperfertilité est un privilège et il n’est pas question de s’en plaindre !

L’hyperfertilité : Une souffrance censurée

La fécondité très importante d’une femme est souvent justifiée par une plus forte tendance à tomber enceinte couplée à une hygiène de vie facilitant la chose. On l’explique aussi parfois par la méthode de contraception utilisée qui n’est jamais fiable à 100%.

Une autre théorie voudrait que les femmes dites « hyperfertiles » soient dotées de cellules endométriales incapables de faire la « distinction entre un embryon de bonne qualité et un embryon de mauvaise qualité » (laboratoire de neuro-immunologie de l’université d’Utrecht). Un tri moins sélectif de la part de l’organisme donc plus de grossesses et… de fausses-couches !

Quoi qu’il en soit, les faits sont là : le sujet est largement sous-estimé par rapport à l’infertilité. Il est ignoré, voire raillé par certains, et le problème demeure : des grossesses non désirées, des fausses-couches à répétition, des enfants très rapprochés, du stress dans les moments d’intimité en couple et de l’angoisse lorsque les règles se font attendre, sans parler de la culpabilité face à celles qui sont dans une situation contraire ! Beaucoup cherchent d’ailleurs à se faire ligaturer les trompes, mais là encore, malgré le fait que cette opération soit autorisée dès 18 ans, peu de médecins sont enclins à la pratiquer pour une cause d’hyperfertilité.

Heureusement, les femmes concernées commencent à s’exprimer sur la question, notamment par le biais de blogs (comme celui de zozomum ) ou de forums sur internet. Il serait donc peut-être grand temps de les écouter et de prendre le sujet au sérieux, en tout cas de ne plus les juger ni les culpabiliser !